Le Parlement de la ville de Fribourg a adopté une nouvelle ordonnance sur les redevances concernant le cimetière communal. Par cette décision, il influe également sur la partie juive du cimetière et met fin à l’accord vieux de 112 ans passé avec la communauté juive locale. De fait, la ville met fin à la perpétuité des concessions dans la partie juive du cimetière et impose à la petite communauté juive des frais récurrents exorbitants. La Communauté Israélite de Fribourg et la FSCI voient ainsi la liberté religieuse bafouée et la survie de la commune menacée.
Le conseil général de la ville de Fribourg, le parlement communal, a décidé de réviser le règlement des cimetières communaux, portant ainsi directement atteinte au cimetière juif. La révision annule pour l’essentiel les points clés d’un accord historique signé avec la Communauté Israélite de Fribourg CIF, la communauté juive locale, en 1912. Jusqu’à aujourd’hui, conformément à cet accord, des conditions particulières qui tiennent compte de la tradition juive, telles que la concession funéraire perpétuelle, s’appliquent à la partie juive du cimetière communal. Les vastes conséquences de la révision restreignent la liberté religieuse et mettent en péril la survie de la communauté juive dans la ville ainsi que dans tout le canton de Fribourg.
Les nouvelles redevances pourraient mettre fin à la présence juive à Fribourg
De prime abord, la révision ne porte que sur une nouvelle réglementation de l’ordonnance sur les redevances qui couvre toutes les tombes du cimetière communal. À partir de maintenant, les personnes décédées qui résidaient dans la ville obtiennent gratuitement une tombe pour une durée limitée à vingt ans. Des frais d’admission doivent être réglés pour les personnes décédées ayant résidé dans d’autres communes. La ville fournit à cet effet des concessions dans le cadre d’un accord contractuel. Ces dernières sont payantes compte tenu de l’utilisation des sols et sont attribuées pour au moins trente ans.
Le cimetière municipal inclut également une partie juive. Celle-ci était soumise à des conditions spéciales et exempte de redevances depuis 112 ans. La ville veut désormais appliquer les mêmes conditions et redevances à la partie juive, bien que le règlement sur les redevances ne tienne pas compte des obligations religieuses du judaïsme concernant le repos funéraire perpétuel. La partie juive du cimetière abrite 157 tombes, dont certaines ont plus d’un siècle. En conséquence, des frais élevés devraient être réglés pour toutes ces tombes, ainsi que pour les nouvelles tombes futures, tous les trente ans pour chaque concession. La CIF est une petite communauté juive comptant environ 65 personnes. Une telle charge dépasserait largement son budget. Sa survie financière ne serait donc plus garantie. En fin de compte, cette décision signerait la fin de la vie juive active dans le canton de Fribourg.
Le repos funéraire éternel prescrit par le commandement juif n’est plus garanti
En outre, les contrats arrivent à échéance au plus tard au bout de quatre-vingts ans. Ils peuvent être théoriquement renégociés, sans la moindre garantie. C’est précisément cette garantie qui est absolument nécessaire, faute de quoi le principe du repos funéraire éternel dans le judaïsme serait menacé et violé. Le repos funéraire éternel est un élément central de la culture juive. Les tombes juives ne doivent pas être détruites, elles doivent durer éternellement. La communauté recherche des solutions avec les autorités pour préserver ce commandement. Les cimetières juifs ont été construits selon les principes fondamentaux du repos funéraire perpétuel, en tant que zones d’installations publiques ou sur des terrains privés. Un tel accord a été conclu avec la ville de Fribourg au début du XXe siècle et régulièrement renouvelé. À l’époque, les autorités avaient également tenu compte de l’acceptation sociale croissante des Suisses de confession juive et de leurs besoins religieux.
Nécessité d’entretiens constructifs et de solutions
Cette restriction de la liberté religieuse frappe durement la communauté juive du canton de Fribourg et, par son rayonnement, celle de toute la Suisse, précisément à une époque où la communauté juive en Suisse subit des pressions. Le fait que la CIF n’ait pas été invitée à participer à l’élaboration de la révision est particulièrement choquant, malgré les vives critiques formulées en amont de la décision. La FSCI et la CIF appellent la ville de Fribourg à s’engager en faveur de l’ouverture religieuse au sein de la ville et de la liberté religieuse des citoyens juifs et des citoyennes juives. Il incombe maintenant à la ville de trouver des solutions visant à maintenir le repos funéraire éternel dans la partie juive du cimetière et à protéger la communauté juive locale de l’effondrement financier. La CIF et la FSCI se tiennent à la disposition des autorités pour des discussions constructives.
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