L'Assemblée des délégués de la FSCI, qui s'est conclue aujourd'hui à Bâle, était consacrée avant tout au thème du dialogue. Quand les temps sont difficiles, le dialogue est plus important que jamais.
L’Assemblée des délégués de la FSCI, qui s’est conclue aujourd’hui à Bâle, était consacrée avant tout au thème du dialogue. Quand les temps sont durs, ce dernier se révèle plus important que jamais, a souligné Herbert Winter, le président de la FSCI, lors de la soirée d’ouverture, en présence d’environ 350 invités dont les délégués des communautés juives, des représentants d’autres religions et des élus.
Les attaques perpétrées contre des juifs en Europe ont alarmé les juifs de Suisse, a déclaré Winter. La FSCI exige des représentants politiques et des autorités un renforcement des dispositifs de sécurité. Mais simultanément Winter prône un dialogue d’égal à égal pour lutter efficacement contre le sentiment d’insécurité. « Le dialogue n’est peut-être pas la réponse la plus simple, mais sans doute la plus durable, la plus efficace face au désarroi, aux tensions, aux tendances antisémites. » La FSCI mise non seulement sur les rencontres avec les représentants politiques, mais aussi sur le dialogue interreligieux – que ce soit au niveau institutionnel ou personnel.
Le dialogue interreligieux « n’a rien d’une balade dominicale »
« Je constate avec beaucoup de satisfaction que les autres communautés religieuses nous considèrent aujourd’hui comme des acteurs égaux en droits et importants au sein de la société suisse », souligne Winter. Pourtant, le dialogue interreligieux n’a rien d’une « balade dominicale » : « Nous savons bien quels sont les points critiques que nous devons soulever lors de nos discussions avec les musulmans. » Le fait que les islamistes radicaux aient des sympathisants en Suisse est préoccupant. Avec eux, le dialogue est impossible. Avec la majorité des musulmans en revanche, qui récusent l’idéologie de l’islamisme radical, il n’en devient que plus important et plus précieux.
Winter mentionne aussi des points critiques qui ont surgi lors des échanges avec les chrétiens : « Toute-fois, ces divergences n’ont rien d’alarmant, elles reflètent des sensibilités différentes, telles qu’elles peu-vent apparaître entre partenaires. Elles peuvent générer des dissonances que nous discutons dans le respect mutuel. » Contrairement au passé, les rapports entre judaïsme et christianisme ne sont plus gre-vés par l’antijudaïsme, mais empreintes de confiance et de respect mutuel.
Des attitudes de plus en plus sceptiques face aux religions
Juifs, chrétiens et musulmans, estime Winter, sont souvent confrontés aujourd’hui aux mêmes problèmes, comme par exemple un scepticisme grandissant au sein de la société face aux religions en tant que telles.
Le dialogue fut au cœur de l’Assemblée des délégués, notamment lors de la table ronde qui a réuni, au-tour du modérateur Gabriel Strenger, le cardinal Kurt Koch et le rabbin David Rosen, président d’honneur du Conseil international des chrétiens et des juifs. La discussion a porté sur la Déclaration Nostra Ætate du Vatican, sur les progrès qu’elle a apportés et sur la signification qu’elle a aujourd’hui et à l’avenir. Il y a cinquante ans, cette déclaration a ouvert la voie d’un dialogue institutionnalisé entre le judaïsme et l’Eglise catholique.
Pour de plus amples informations :
Herbert Winter, président FSCI Tél. 043 305 07 75
Note à l’attention des rédactions :
Vous trouverez des photos de cette assemblée sous www.swissjews.ch.