- C’est le terme générique pour tout l’enseignement juif, écrit et oral.
- C’est aussi le rouleau sur lequel l’enseignement écrit est consigné (« Sefer Torah »). Il s’agit d’un grand rouleau de parchemin sur lequel sont écrits les Cinq Livres de Moïse en caractères hébreux – sans accents toniques ni de cantillation, de la main d’un « sofer » (fr. scribe). Il suffit qu’il manque une seule lettre ou qu’une lettre soit endommagée pour qu’un rouleau de la Torah soit considéré comme « passul » (fr. inutilisable). Le rouleau de la Torah est considéré comme un objet sacré dont on s’approche avec prudence et respect. Les rouleaux de la Torah sont généralement conservés dans l’« Aron haKodesh » (armoire sacrée) qui se trouve dans la synagogue. Les rouleaux sortent plusieurs fois par semaine pour être lus à haute voix.
- La Torah désigne aussi la première partie de l’acronyme „Tanach“ (Torah [Cinq Livres de Moïse] - Newi’im [Prophètes] - Ketuwim [hagiographes]). Les Cinq Livres de Moïse, également appelés « Chumash (gr. Pentateuque) », s’appellent :
- « Bereshit » (fr. « Au début », Genèse) : raconte la création du monde, le début de l’histoire de l’humanité, l’histoire des patriarches et matriarches ainsi que les origines du peuple d’Israël.
- « Shmot » (fr. « Nom », Exode) : raconte la sortie d’Egypte, la révélation sur le mont Sinaï, et la construction du Tabernacle.
- « Wajikra » (fr. « Il a appelé », Lévitique) : traite pour l’essentiel des devoirs sacerdotaux et des ordonnances concernant le rituel du sacrifice.
- « Bamidbar » (fr. « dans le désert », Nombres) : raconte la traversée du désert par les Hébreux jusqu’à la frontière de la terre d’Israël.
- « Dewarim » (fr. « paroles », Deutéronome) : contient de longs discours et des recommandations de Moïse avant que le peuple d’Israël ne foule le sol de la Terre promise, et raconte la mort de Moïse.
Selon la tradition babylonienne, la Torah est subdivisée en 54 sections hebdomadaires (« Parashat Shawua » ou « Sidra ») qui sont lues à la synagogue selon un cycle annuel qui commence après la fête de la Torah et se termine à la fête du même nom de l’année suivante. Chacune des sections est à son tour subdivisée en sept parties, appelées « Alijot » (fr. montées), dont la lecture est confiée à sept hommes désignés le jour du shabbath. La première des sept alijot de la semaine est lue les lundi et jeudi matin, ainsi que l’après-midi du shabbath. Des passages précis de la Torah sont lus les jours de jeûne et de fête. Comme le « Sefer Torah » écrite ne contient aucun accent tonique, un récitant appelé « Baal Kore », doit connaître par cœur la cantillation, c’est-à-dire diction exacte de chaque mot, son intonation et sa modulation chantée.
Selon la tradition juive, la Torah a été donnée ou dictée par Dieu à Moïse, le plus grand de tous les prophètes. Dès lors que la Torah est la parole de Dieu, les juifs orthodoxes considèrent non seulement les commandements qui y figurent comme l’expression de la volonté de Dieu, mais estiment que chaque mot, voire chaque lettre a une signification d’une profondeur infinie et recèle une étincelle de la vérité divine.
Les courants progressistes du judaïsme accordent de manière générale plus d’importance à l’approche biblique critique, aux considérations archéologiques et à celles relevant des sciences naturelles. Mais les conceptions relatives à la place de la révélation ne sont pas les mêmes d’un courant à l’autre: le courant traditionaliste ne considère pas le texte de la Torah comme une longue citation de la parole de Dieu, mais plutôt comme un document humain né de la rencontre avec Dieu, qui engage les hommes, mais dont l’application pratique peut être modifiée. Le courant plus libéral récuse la révélation historique sur le mont Sinaï et considère de ce fait que tant la loi écrite que la loi orale sont une création purement humaine et n’engagent personne de manière impérative, mais qu’elle peuvent être enseignées et appliquées par les individus qui le souhaitent.
Auteur
Emanuel Cohn, 2009
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