La FSCI présente à Corine Mauch, présidente de la Ville de Zurich, ses exigences concernant la collection Bührle
Des représentants de la FSCI et de l’ICZ ont eu avec la présidente de la Ville de Zurich un entretien lors duquel la FSCI a fait valoir ses exigences quant aux recherches de provenance, à la documentation et aux biens en fuite.
Lors d’un entretien entre la Ville de Zurich et la FSCI ont été évoqués aujourd’hui plusieurs aspects de la façon d’aborder la question que pose la collection Bührle exposée au Kunsthaus de Zurich. Étaient présents, Ralph Lewin, président de la FSCI, Jacques Lande, président de la Israelitische Cultusgemeinde Zürich, ainsi que la présidente de la Ville de Zurich, Corine Mauch,à laquelle la FSCI a réitéré ses exigences.
Évaluation et approfondissement des recherches sur la provenance
La FSCI exige explicitement que la recherche sur la provenance des œuvres de la collection Bührle exposées au Kunsthaus conduite jusqu’ici soit évaluée par des expertes et des experts indépendants et neutres et que les archives Bührle soient accessibles. Elle exige de surcroît la poursuite et l’approfondissement de la recherche historique concernant ces œuvres et demande au Kunsthaus Zurich, qui héberge la collection Bührle et a contractuellement assumé la responsabilité de la recherche de provenance concernant la collection, qu’il fasse tout son possible pour faire la lumière sur l’origine des œuvres et l’historique de leur propriété, ce à quoi il s’est engagé en signant la Convention de Washington de 1998.
Renforcement et contextualisation de la collection
S’agissant de l’espace de documentation de l’exposition de la collection Bührle, dont on a beaucoup parlé, la FSCI insiste une fois de plus sur le fait qu’il doit être amplifié et complété. Elle avait déjà exigé, avant l’exposition, que la collection Bührle du Kunsthaus soit contextualisée et que soit documentées plus visiblement les provenances ainsi que les circonstances d’acquisition des œuvres retirées en raison des persécutions national-socialistes. La FSCI fait aussi remarquer que, comme l’ont récemment laissé entendre la Ville et le Canton de Zurich, le nouveau contrat de subvention entre la ville et la Zürcher Kunstgesellschaft devra comprendre, à l’intérieur même du Kunsthaus, des obligations concernant la recherche de provenance ainsi que la communication des résultats de cette recherche.
Clarification des œuvres possiblement spoliées
La FSCI exige, pour terminer, que l’éventuelle présence, dans la collection Bührle, d’œuvres dites spoliées fasse l’objet de recherches approfondies et qu’elles soient restituées en cas de prétentions fondées. Elle insiste sur la nécessité de reprendre la formule « biens culturels retirés pour cause de persécution NS » et de l’appliquer aux termes « art spolié », « biens en fuite » ainsi que « art en fuite ». Le Kunsthaus doit fournir une contribution active et grandissante à l’identification et à la découverte des « biens culturels retirés pour cause de persécution NS ». La provenance de ces biens culturels (« biens en fuite » compris) doit être élucidée de façon étendue, transparente et au cas par cas, de manière à ce que l’on parvienne à des solutions équitables.
Les échanges entre la Ville de Zurich et la FSCI se poursuivent
La FSCI dialogue depuis quelque temps avec des représentantes et des représentants de la ville, du canton et du Kunsthaus. La récente et continuelle émergence de faits nouveaux a eu pour conséquence une nouvelle donne ainsi qu’une nouvelle classification de la situation de la collection, au sujet de laquelle ont immédiatement été engagés des entretiens au plus haut niveau, visant à faire entendre le point de vue de la communauté juive. Et il en sera également ainsi à l’avenir. Il a été convenu avec la présidente de la ville de poursuivre le dialogue au niveau politique tout comme technique.