Souvenons-nous des victimes de la Shoah – Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste

Tous les ans, le 27 janvier, Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, nous nous souvenons de toutes les victimes du national-socialisme. Cette date a été choisie car elle correspond au jour anniversaire de la libération du camp de concentration Auschwitz-Birkenau. Le lieu et le nom même d’Auschwitz symbolisent aujourd’hui les crimes commis par les nazis et la souffrance incommensurable des victimes. Lorsque le plus grand camp de concentration de ce type a été libéré le 27 janvier 1945, l’horreur inconcevable est apparue dans toute son ampleur. 78 ans plus tard, tout aussi bouleversés qu’à l’époque, nous entretenons le souvenir des victimes et des survivantes et survivants.

Message de Ralph Lewin

Hier soir, s’est déroulée à Berne la cérémonie de commémoration de l’« International Holocaust Remembrance Day », organisée cette année par l’ambassade d’Israël. La Suisse officielle était représentée par Marin Candinas, président du Conseil national, et la communauté juive de Suisse par Ralph Lewin, président de la FSCI. Le message de Ralph Lewin est reproduit ici en allemand.

Lycée du Neufeld à Berne, 26 janvier 2023

Monsieur le président du Conseil national Martin Candinas

Madame et estimée ambassadrice Ifat Reshef

Messieurs et Mesdames les ambassadeurs et ambassadrices

Chers survivants et survivantes de la Shoah et chères familles

Kwod Rav Kohn

Kwod harabbanim

Chers lecteurs et lectrices, chers élèves du Gymnasiums Neufeld

Chers invités

Tous mes remerciements pour l’occasion que vous m’offrez de vous adresser ces quelques mots.

Chaque année qui passe éloigne un peu plus de nous les terribles événements de la Shoah et réduit le nombre de personnes qui peuvent encore témoigner de ce qu’elles ont vécu et raconter leur histoire.

Il est donc d’autant plus important que nous, leurs descendants, entretenions le souvenir et fassions œuvre de mémoire aussi bien pour ceux qui n’ont pas survécu au régime de terreur des nationaux-socialistes que pour ceux qui sentent peser sur leurs épaules le « fardeau de la survie ». Il ne faut pas non plus oublier les enfants ni les enfants des enfants de ces personnes assassinées ou survivantes. Car souvent, ce sont justement eux qui veillent à ce que le souvenir de la Shoah soit préservé dans le présent et transmis dans le futur.

On oublie trop souvent que la Shoah n’est pas aujourd’hui « une affaire réservés aux juifs », que ce ne doit pas rester un « problème juif ». La Shoah, les événements qui l’ont précédée et les conséquences qu’elle a entraînées, est un sujet qui concerne tout le monde, un sujet qui ne s’arrête ni aux frontières nationales, ni aux nationalités, ni à la couleur de peau ni aux religions. Il faut que s’y intéressent tous ceux et celles qui font preuve de courage civil, défendent la stabilité de la démocratie et sont attachés aux droits humains fondamentaux. Ce n’est qu’à cette condition qu’il sera possible d’influer pour le modifier le présent et l’avenir.

Et c’est pourquoi, en coopération avec d’autres organisations, la FSCI défend avec vigueur la création d’un Mémorial suisse pour rappeler les victimes du national-socialisme.

Le concept de ce Mémorial se fonde sur trois thématiques : « rappeler – transmettre – relier ». Et c’est précisément pour cette raison que notre Fédération souhaite expérimenter toutes les formes souhaitables et utiles de transmission. Pour nous, ce domaine est essentiel, car il s’agit aussi de s’adresser aux jeunes et de les mettre en présence de l’histoire et des événements qui ont touché la Suisse à l’époque du national-socialisme. Si cette démarche les rend capables de reconnaître aujourd’hui l’exclusion, la discrimination et la persécution et de s’y opposer, alors le Mémorial aura rempli l’une de ses tâches essentielles.

Le projet Mémorial a été approuvé après avoir bénéficié d’un soutien remarquable tous partis confondus. Sa mise en œuvre a été confiée à la compétence du DFAE. Nous souhaitons exprimer ici, une fois de plus, notre espoir que de bonnes solutions consensuelles seront élaborées pour les trois thématiques du Mémorial : « Rappeler – Transmettre – Relier ».

Le projet Mémorial est, en Suisse, l’une des nombreuses initiatives qui traitent du souvenir de la Shoah et de la manière d’aborder le sujet à notre époque. Toutes ces initiatives sont précieuses et exemplaires. Mais elles illustrent aussi le fait que les réponses à ces questions pressantes ne peuvent s’obtenir dans le seul cadre d’une réflexion académique sur le sujet. La voie empruntée avec succès par la FSCI, depuis maintenant plus de 20 ans – je pense au projet Likrat –, confirme que susciter des rencontres et des discussion franches représente une véritable solution : dialogue, explication et information permettent de lutter contre les préjugés et l’antisémitisme, en particulier dans les écoles. C’est ainsi qu’apparaît l’importance du souvenir pour le présent et l’avenir.

Merci de m’avoir prêté votre attention.