Un colloque spécialisé a réuni à Saint-Gall une centaine de spécialistes et de représentants des autorités pour faire progresser le mémorial suisse
Un colloque de deux jours s’est tenu à Saint-Gall au sujet du Mémorial suisse, avec de nombreux représentants et représentantes spécialistes, politiques et issus de la société civile. Les débats ont porté sur la recherche et la méthode de transmission des connaissances.
Les 10 et 11 juin 2024, un colloque spécialisé sur le futur mémorial suisse pour les victimes du nazisme s’est tenu à Saint-Gall. Une centaine de participants, représentantes et représentants du canton de Saint-Gall, de la recherche, de musées, de pays voisins, de la FSCI et d’autres milieux impliqués ont débattu des recherches historiques et des approches méthodologiques de la transmission du savoir historique.
Le concept du Mémorial suisse pour les victimes du national-socialisme prévu par la Confédération comprend trois éléments: commémorer, transmettre et connecter. Alors qu’un lieu de mémoire doit être réalisé à Berne, un nouveau centre de transmission est prévu à la frontière, dans la région de Diepoldsau. De plus, le nouveau centre de transmission sera le point de départ d’un réseau permettant de regrouper sous un même toit les offres de transmission actives dans ce domaine dans toute la Suisse. Cela permettra également de promouvoir les conseils et les échanges scientifiques et spécialisés. Depuis le début de l’été dernier, le canton de Saint-Gall poursuit les travaux préparatoires dans les domaines de la transmission et du réseautage, en concertation avec l’Office fédéral de la culture et en collaboration avec la FSCI et le Musée juif de Hohenems. Le colloque a constitué une partie importante de la mise en réseau de ces travaux préparatoires.
La vallée du Rhin saint-galloise a une grande signification
Dans son exposé, la Conseillère d’État Laura Bucher, cheffe du Département de l’intérieur du canton de Saint-Gall, a évoqué l’importance particulière de la vallée du Rhin saint-galloise dans l’histoire des réfugiés à l’époque nazie en Suisse. Laura Bucher a souligné l’importance de la transmission des connaissances historiques sur l’époque nazie pour garantir la démocratie et les droits de l’homme et qu’il s’agissait également de sensibiliser les jeunes et les écoles à ces questions. Le choix du lieu de la conférence n’était donc pas fortuit: l’école de Hadwig, dans la ville de Saint-Gall, a accueilli des réfugiés en 1945 et est aujourd’hui un site de la Haute école pédagogique de Saint-Gall, qui participe aux travaux du projet sur le mémorial en tant qu’établissement de formation et de recherche.
Intégration internationale
Dans son allocution, le Conseiller d’État du Liechtenstein Manuel Frick s’est penché sur la politique du Liechtenstein à l’époque nazie et a exposé l’intention du gouvernement du Liechtenstein de participer au centre de transmission prévu dans la vallée du Rhin. La gouverneure du Vorarlberg, Barbara Schöbi-Fink, s’est également prononcée en faveur du projet et a fait référence au travail d’exposition professionnel et de longue date du Musée juif de Hohenems. Le musée joue un rôle important dans la réalisation et l’exploitation du projet. C’est justement grâce à la combinaison de nouveaux éléments d’exposition dans la zone du bureau de douane de Diepoldsau avec l’offre d’exposition existante à Hohenems que les visiteurs découvriront une expérience transfrontalière unique sur des thèmes historiques et actuels.
Ralph Lewin, vice-président de la FSCI, a souligné que la FSCI soutenait activement les travaux tant dans le canton de Saint-Gall que dans la ville de Berne et s’engageait en faveur du développement des deux sites. L’une des préoccupations de la FSCI est de créer un toit commun avec le réseau à créer pour le lieu de mémoire de Berne et pour le centre de transmission situé à la frontière dans la vallée du Rhin. Hanno Loewy et Barbara Thimm, du Musée juif, ont présenté aux experts des idées conceptuelles initiales à ce sujet, qui ont fait l’objet d’une discussion approfondie.
Mise en lumière de tous les tronçons des frontières nationales
Dans le cadre de l’exposition prévue à Diepoldsau, plusieurs exposés au cours du colloque ont permis d’éclairer de manière intensive les mouvements de fuites le long de tous les tronçons de la frontière suisse. Certains participants et participantes ont qualifié d’unique cette mise en réseau des connaissances scientifiques et des spécialistes correspondants. Il s’est avéré que les différentes phases de fuite aux frontières nationales étaient directement liées aux différentes étapes historiques du développement du nazisme ou du fascisme en Allemagne, en Autriche, en France et en Italie.
L’histoire de la fuite n’apparaît donc pas seulement en elle-même comme un élément central de l’histoire suisse, mais aussi comme un pont vers la transmission des évolutions plus larges au cours de ces décennies dramatiques pour toute l’Europe.
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