Cas Edy I.: La réponse du conseiller d’État tessinois ne dissipe pas les craintes
Fin juillet, la FSCI s’était adressée par courrier au conseiller d’État Norman Gobbi après que le fonctionnaire de police tessinois Edy I. eut été promu sergent-major. Une promotion qui inspire à la FSCI de vives craintes, que la réponse du conseiller d’État tessinois n’est pas parvenue à dissiper. Edy I. a été condamné, il y a deux ans, pour incitation à la haine sur Facebook.
Edy I. a publiquement idolâtré Adolf Hitler et Benito Mussolini et, arguant d’une guerre avec les étrangers, appelé les Suisses à prendre les armes. Il a fait l’objet, voici deux ans, d’une condamnation exécutoire pour incitation à la discrimination raciale doublée d’une sanction disciplinaire de la police. Comme le conseiller d’État l’a fait observer à la FSCI, s’éteint avec l’expiration de la période de probation l’aspect pénal du cas Edy I, ce que reconnaît la FSCI, mais sans être convaincue pour autant que la mentalité du policier ait changé. Les corps de police de la Suisse sont nombreux à exiger des aspirants policiers une réputation irréprochable et un casier judiciaire vierge, ainsi que, bien des fois, à leur demander qu’ils passent des tests de personnalité. Or, la réponse du conseiller d’État ne permet pas de savoir si tel a été le cas pour Edy I. et s’il a passé des tests visant à déceler des tendances extrémistes et des sentiments critiques à l’égard de l’État et de la Constitution.
La FSCI considère l’absence de préjugés vis-à-vis des valeurs de notre société et de tous ceux qui vivent ici comme une condition sine qua non de l’exercice de la profession de policier ainsi que de toute fonction d’exemplarité. Aujourd’hui même, elle a une nouvelle fois pris position face au conseiller d’État et émis des doutes très sérieux quant à l’aptitude d’Edy I. à occuper la position à laquelle il a été nommé ou, au fond, à exercer la profession de fonctionnaire de police. Tout en prenant acte de la volonté de ses supérieurs de prendre toute mesure adéquate en cas de dérapage de l’officier de police Edy I., la FSCI estime cependant que serait alors engagée la responsabilité du Conseil d’État du canton du Tessin en tant que tel.
La première lettre de la FSCI a retenu l’attention des médias tessinois et relancé la discussion sur le cas Edy I. Ci-dessous une revue des comptes rendus:
Blick 25.7.2018: Warum darf Edy I. (55) seinen Job behalten?
Tio.ch 25.7.2018: La comunità ebraica scrive a Gobbi: «Perché quell’agente è stato promosso?»
Ticino libero 25.7.2018: Sergente, "come è possibile che lavori ancora in Polizia e sia stato promosso?"
RSI 26.7.2018 (TV et radio): Israeliti scrivono a Gobbi
Der Bund 26.8.2018: Affäre um rechtsextremen Polizisten setzt Gobbi unter Druck