Entretien avec Daniel Jositsch, membre du Conseil des États
Le Conseil des États doit débattre la motion « Protéger les communautés religieuses contre le terrorisme et la violence extrémiste », déposée par le conseiller aux États zurichois Daniel Jositsch. Nous nous sommes entretenus avec lui des chances de victoire de la motion.
FSCI: Quelle sont les chances que votre motion soit adoptée ?
Je suis relativement optimiste. Le fait que le Conseil fédéral en ait recommandé l’adoption est en tout cas de bon augure.
Votre motion de décembre, d’une teneur toute semblable, a essuyé un échec. Pourquoi celle-ci aboutirait-elle ?
Quelques collègues étaient hésitants quant aux compétences, la sécurité étant en principe du ressort des cantons. Aujourd’hui, la plupart des parlementaires devraient avoir compris que les cantons et la Confédération doivent agir de concert et que la Confédération doit surtout assurer la coordination.
Le Conseil fédéral appuie maintenant la motion alors qu’en décembre il y était encore opposé. Comment expliquez-vous ce revirement ?
Vous m’en demandez trop. Peut-être y a-t-il eu en coulisse des discussions dont a jailli la lumière.
Combien de temps faut-il en cas d’adoption pour que se matérialisent des résultats concrets ?
Le Parlement ne peut que créer les bases légales, en espérant qu’elles soient mises en œuvre le plus rapidement possible.
Quelles seraient les conséquences d’un refus ?
Un refus ne changerait rien au fait que l’État répond de la sécurité des citoyens. Mais ce serait – politiquement parlant – un mauvais signal et ça n’arrangerait pas les choses. Tout au contraire.
Le texte de la motion
« Le Conseil fédéral, en collaboration avec les cantons, est chargé de montrer quelles mesures complémentaires pourraient être prises pour assurer la sécurité des communautés religieuses particulièrement menacées par le potentiel de violence terroriste et extrémiste, et quelles seraient, le cas échéant, les bases légales nécessaires à l’exécution de ces mesures. »