La FSCI et l’ICZ saluent les nouvelles mesures concernant la collection Bührle, mais restent critiques à l’égard de la fondation

Fin mai 2025, la Société zurichoise des beaux-arts et la fondation Emil G. Bührle ont conclu un accord sur la poursuite de la collaboration et la gestion du prêt de plus de deux cents œuvres au Kunsthaus Zürich. Le financement des mesures décidées pour la poursuite des recherches de provenance et de la contextualisation de la collection Bührle au Kunsthaus Zürich restait jusqu’ici incertain. La ville de Zurich a annoncé aujourd’hui que le conseil municipal saluait et soutenait les mesures sur cinq ans prévues par le Kunsthaus. L’urgence d’une mise en œuvre rapide, pour des raisons d’éthiques et de portée sociétale, a également été mise en avant. Afin que les mesures puissent être rapidement mises en œuvre, le conseil municipal demande au conseil communal un cofinancement de 3 millions de francs.

Le point de départ: le rapport de Raphael Gross

Le point de départ de l’accord conclu en mai entre la Société des beaux-arts et la Fondation Bührle était le rapport final sur les recherches concernant la collection Bührle, présenté par Raphael Gross en juin 2024. Raphael Gross et son équipe de recherche ont conclu que la recherche de provenance menée par la Fondation Bührle pour le prêt permanent des quelque 200 œuvres ne répondait pas aux normes du Kunsthaus et qu’il était donc impératif de les approfondir. La FSCI et l’ Israelitische Cultusgemeinde Zürich ICZ, qui avaient soutenu Raphael Gross quand il a été chargé de ce mandat dans le cadre d’une table ronde, considèrent que son rapport est conforme à leurs exigences de transparence et de traitement de l’histoire de la collection, en particulier en ce qui concerne les œuvres ayant appartenu à des personnes juives.

Nouveaux concepts de présentation et commission d’experts indépendante

Les points essentiels de l’accord entre la Société zurichoise des beaux-arts et la Fondation Bührle prévoient que les œuvres en prêt permanent restent au Kunsthaus Zürich et soient rendues accessibles au public. L’accord stipule également que la Fondation Bührle réaffirme son engagement à rechercher des solutions justes et équitables pour les œuvres en prêt permanent pour lesquelles il existe des preuves fondées d’une confiscation liée à la persécution nazie. Avec trois nouveaux concepts de présentation, le Kunsthaus ouvrira au cours des cinq prochaines années des perspectives moins explorées sur les œuvres prêtées et approfondira la contextualisation historique, notamment en ce qui concerne le rôle des collectionneuses et collectionneurs juifs en tant que promoteurs de la modernité.

Comme on le sait aujourd’hui, la Société des beaux-arts a ajouté à son catalogue de mesures la création d’une «commission d’experts indépendante». En tant que conseil scientifique, cette dernière accompagnera le Kunsthaus sur les questions techniques et éthiques, examinera la méthodologie ainsi que la sélection des spécialistes proposée pour l’expertise externe et évaluera de manière indépendante les résultats des recherches. En outre, une coopération va être engagée avec l’Université de Zurich afin de promouvoir une recherche fondamentale approfondie ainsi qu’un échange continu sur les normes de recherche et la méthodologie dans le domaine des recherches de provenance en général. Afin de pouvoir mettre en œuvre les différentes mesures, la Société zurichoise des beaux-arts a soumis une demande de cofinancement à la ville de Zurich.

La FSCI et l’ICZ reconnaissent la contribution et les mesures prises par la ville de Zurich et la Kunsthaus et comptent sur une coresponsabilité de la Fondation Bührle

La FSCI et l’ICZ saluent la proposition du conseil municipal au conseil communal d’octroyer une contribution de la ville de Zurich à hauteur de 3 millions de francs aux coûts prévus du projet, soit un total d’environ 5,2 millions de francs. Avec les mesures prévues par le Kunsthaus et la contribution financière prévue de la ville de Zurich, la FSCI et l’ICZ reconnaissent les efforts mis en œuvre et les étapes à venir pour garantir et poursuivre des recherches critiques et indépendantes sur le prêt de la Fondation Bührle au Kunsthaus, comme les deux associations l’avaient déjà demandé. Toutefois, la FSCI et l’ICZ continuent d’exprimer leur incompréhension quant au fait que la Fondation Bührle continuera de ne pas participer aux coûts de mise en œuvre des mesures. Elles réitèrent leur appel à la responsabilité qui lui incombe de participer activement à l’examen historique et critique de sa collection.

Photo © Franca Candrian, Kunsthaus Zürich