Liberté de croyance
La liberté de croyance est absolument essentielle pour les minorités qui veulent pratiquer leur religion librement et sans entrave. Or elle est de plus en plus menacée. La FSCI s’engage passionnément en faveur de son maintien et de sa préservation.
La liberté de croyance est un bien précieux dans un société libérale et démocratique. Sa protection est inscrite dans la Constitution fédérale de la Confédération suisse. Elle garantit à toute personne de pouvoir choisir sa religion, de la professer individuellement ou en communauté, de la pratiquer et de la manifester. Cela inclut également le droit de suivre les coutumes et les commandements de sa religion.
Article 15 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse
La liberté de croyance est ainsi inscrite dans l’article 15 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse :
« Toute personne a le droit de choisir librement sa religion ainsi que de se forger ses convictions philosophiques et de les professer individuellement ou en communauté. »
Pour les membres d’une religion minoritaire en particulier, ce droit garantit qu’ils peuvent vivre librement et sans entrave en Suisse, ce qui n’a pas toujours été le cas. Lors de la fondation de la Suisse moderne en 1848, toutes les confessions chrétiennes ont obtenu la liberté de croyance. Ce n’est qu’avec la révision totale de la Constitution fédérale en 1874 que la liberté de croyance générale, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été étendue à toutes les religions.
Menacée par la sécularisation
La sécularisation croissante de la société menace de plus en plus la liberté de croyance. Les traditions religieuses et le droit de les pratiquer sont considérés comme désuets et obsolètes. On observe également que dans le discours de politique sociale, la liberté de croyance a perdu de son importance par rapport aux autres libertés publiques et que souvent, elle est jugée secondaire par rapport à elles, autant de tendances qui ont aussi un impact sur la minorité religieuse juive. De plus en plus et avec régularité, divers acteurs et groupes remettent en cause l’importation de viande cashère et la circoncision rituelle des garçons, deux dogmes qui, cependant, font partie des principes essentiels du judaïsme et dont l’absence mettrait en péril la perpétuation du judaïsme en Suisse.
Campagne politique contre les minorités religieuses
Cependant, la liberté de croyance, en particulier celle des minorités, se voit aussi directement menacée par le monde politique. Ainsi, par exemple, les interventions et les motions politiques contre le port de couvre-chef religieux se sont multipliées ces dernières années. En outre, le respect et la reconnaissance – gagnés de haute lutte par le passé – des dérogations justifiées par la religion, comme dans le cas d’absences scolaires en raison des grandes fêtes religieuses, sont de plus en plus souvent et régulièrement stigmatisés. La plupart du temps, les interventions les concernant visent certaines minorités spécifiques. Or à plusieurs reprises, il a été démontré qu’elles finissent toujours par atteindre d’autres minorités obéissant à des traditions ou à des règles similaires.
La FSCI continuera à s’engager passionnément en faveur de la liberté de croyance
Inscrite dans la Constitution fédérale de la Confédération suisse, la préservation de la liberté de croyance est et reste l’une des tâches les plus importantes de la FSCI. Un État de droit démocratique garantit à tous ses citoyennes et citoyens la liberté de se réaliser comme ils l’entendent et les protège contre toute ingérence excessive dans leur liberté. La liberté de croyance doit donc être préservée de la manière la plus complète qu’il soit. C’est pourquoi la FSCI s’oppose avec vigueur à toute restriction de ce droit au niveau politique et médiatique. Toutefois, la liberté de vivre sa religion n’a rien d’absolu, elle doit être garantie en relation avec les autres droits fondamentaux. À ce point, il s’agit de pondérer cette relation en faisant preuve d’un sens des proportions et de la retenue nécessaire et de ne pas jouer les droits fondamentaux les uns contre les autres.
Art. 15 Liberté de conscience et de croyance
1 La liberté de conscience et de croyance est garantie.
2 Toute personne a le droit de choisir librement sa religion ainsi que de se forger ses convictions philosophiques et de les professer individuellement ou en communauté.
3 Toute personne a le droit d’adhérer à une communauté religieuse ou d’y appartenir et de suivre un enseignement religieux.
4 Nul ne peut être contraint d’adhérer à une communauté religieuse ou d’y appartenir, d’accomplir un acte religieux ou de suivre un enseignement religieux.