La Confédération renonce à une fonction de délégué contre le racisme et l’antisémitisme – la FSCI appelle à se concentrer sur une stratégie globale et percutante de lutte contre l’antisémitisme

Le Conseil fédéral ne souhaite pas créer, dans l’immédiat, une fonction de délégué ou déléguée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Pour la FSCI, cette décision intervient trop tôt. Elle continue d’exiger une stratégie efficace de lutte contre l’antisémitisme, avec des compétences claires, des ressources suffisantes et des mesures contraignantes.
Le Conseil fédéral a annoncé, le 25 juin 2025, qu’il ne créerait pas de fonction de délégué à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans les conditions actuelles. Cette décision intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la motion «Pour une stratégie et un plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme», alors même que la stratégie nationale promise n’a pas encore été présentée. Pour la FSCI, cette décision est prématurée, car une telle fonction devrait faire partie des mesures à définir dans le cadre de la stratégie.
Des compétences claires et une expertise spécialisée restent indispensables
La FSCI salue l’intention de la Confédération de renforcer les institutions existantes, comme la Commission fédérale contre le racisme CFR ou le Service de lutte contre le racisme SLR. Elle estime toutefois qu’il est essentiel qu’une stratégie nationale désigne une personne de contact clairement identifiée, disposant d’une compétence spécifique en matière d’antisémitisme. Une lutte efficace contre l’antisémitisme nécessite des compétences claires, des ressources suffisantes et une responsabilité de contenu bien définie. Il ne faut pas que cette lutte s’égare dans un enchevêtrement de responsabilités floues ou de structures redondantes.
La stratégie doit être substantielle, dotée de ressources et clairement mise en œuvre
La stratégie prévue par la Confédération doit aller bien au-delà des déclarations d’intention symboliques. Elle doit définir des objectifs concrets, attribuer des compétences claires et prévoir des mesures efficaces dans les domaines d’action centraux. Parmi celles-ci figurent notamment un renforcement du monitoring et de l’analyse des incidents antisémites, des programmes de prévention et d’éducation efficaces – notamment dans le domaine scolaire – ainsi qu’une sensibilisation ciblée des autorités et du grand public. Il est également indispensable de renforcer et d’adapter les moyens juridiques de lutte contre l’antisémitisme, en particulier en ce qui concerne les discours de haine et les contenus antisémites en ligne. La FSCI attend que les ressources et les compétences nécessaires soient mises en place, afin de pouvoir développer et mettre en œuvre des mesures ciblées contre l’antisémitisme – ce qui est d’autant plus crucial dans le contexte actuel.
L’objectif principal de la FSCI reste une stratégie percutante de lutte contre l’antisémitisme
L’objectif de la FSCI est d’obtenir une stratégie nationale solide, globale et efficace contre l’antisémitisme. Le nombre toujours élevé d’incidents antisémites démontre son urgence. La FSCI attend du Conseil fédéral qu’il adopte une stratégie réfléchie qui ne reste pas lettre morte, mais qu’elle débouche sur des mesures concrètes et des améliorations tangibles. Cela nécessite un engagement fort et durable de l’État – en matière de coordination, de mise en œuvre et de financement. La FSCI continuera d’accompagner ce processus de manière étroite et constructive et s’engagera pour que les institutions existantes disposent des moyens et de l’autorité nécessaires.
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Actualités de la FSCI du 01.02.2024 «Der Bundesrat empfiehlt eine Motion für eine Antisemitismusstrategie und für einen Aktionsplan gegen Rassismus und Antisemitismus zur Annahme»
En allemand («Le Conseil fédéral recommande d’adopter une motion pour une stratégie contre l’antisémitisme et un plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme»)
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